Saint-Germain-de-Calberte
anno 1862

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Le canton de Saint-Germain-de-Calberte est le plus au midi du département dans les Basses Cévennes. Peu peuplé relativement à son étendue. Peu productif. C’est cependant un de ceux du département qui, dans un temps, a rapporté le plus. Il a pour bornes au N. et au N.E. le canton du Pont-de Montvert, à l’O. celui des Barres et au S. le département du Gard. La commune de Saint-Germain-de-Calberte sur le flanc E. de la montagne de Galta, une des nombreuses ramifications des Cévennes, un bourg, qui est à 28 km au S.E. de Florac - 16 villages - 27 hameaux et 89 maison isolées, ce qui fait en tout 390 maisons, 421 feux et 1626 habitants, , il contient en outre 9 moulins :

  • 4 moulins sont situés sur le Gardon
    • le 1er sur la rive droite du Gardon de la Flandonenque
    • le 2e sur la rive gauche du même Gardon
    • le 3e et le 4e sur la rive gauche du Gardon de Saint-Germain
  • le 5e et le 6e sur la rive gauche du Gardon de Thonas
  • le 7e sur la rive gauche du ruisseau de la Bouteilla
  • le 8e sur la rive gauche du ruisseau de l’Ecole vielle près de Saint-Germain
  • le 9e sur la rive droite du ruisseau du Pont.

Les églises, chapelles, anciens couvents, ermitages, prieurés, hôpitaux, maladreries ou maloutieyres, les anciens châteaux, tours, retranchement, etc.
On ne peut remonter jusqu’à l’origine du bourg de Saint-Germain-de-Calberte, il possède une église qui remonte au 13e siècle. Elle a été construite ou réparée par les libéralités du Pape Urbain V. Un temple pour l’Eglise consistoriale du culte réformmé, construit en 1828. Et un hôpital construit en 1713 par Madame la Marquise de Portes.
Toutes les paroisses du canton avaient droit d’y envoyer leurs pauvres et de participer aux bienfaits de cet établissement : ses revenus consistaient en rentes sur l’état : la révolution de 1789 s’est emparée de ces revenus et n’a laissé à la commune que les bâtiments et quelques faibles rentes, que gèrent conformément aux lois les membres du bureau de bienfaisance. La commune possédait autrefois plusieurs châteaux dont on voit encore les ruines ou de faibles restes.

  • Le premier dominé par une tour très levée était en dessous du bourg sur la rive gauche du Gardon appelé de nos jours château Saint-Pierre
  • le deuxième à Polastron sur la route départementale n°9, il a été incendié en 1793.
  • le troisième au Gibertin et le quatrième au Crémat, tous les deux sur le chemin de grande communication N°18. Les tours de ces deux bâtisses ont été abattues en 1793 mais les bâtiments ont été réparés et existent en bon état
  • Le cinquième à Cadoine était dans le temps le siège d’une baronie connue sous le nom de Justice de Cadoine et faisait partie du Comté d’Alais (Alès, Gard).
Ces châteaux ont perdu leur caractère et ne sont plus que des maisons ordinaires. Il existe au S. du bourg une pierre appele Malir ou tieïro, ce qui porte à croire qu’autrefois il pouvait y avoir une maladrerie. Les anciens chemins, particulièrement les chemins avec empierrement, ceux que l’on appelle communément, chalsado, cami roumien, estrade des Dragen (mots à la graphie difficile à interpréter dans le manuscrit), indiquent les particularités et les souvenirs qui s’y rattachent. Deux routes départementales : celle du Rey à Alais, n°9, et celle de Saint-Germain à Saint-Jean-du-Gard, n°17, traversent la commune en passant par le bourg. La 1ère du N.O. au S.E., la 2e part du bourg et se dirige vers le S. Un chemin vicinal de grande communication, n°18, traverse aussi la commune de l’E. à l’O. en passant par le bourg; il y a aussi dix chemins vicinaux de petite communication.
Ce sont :
  • le chemin de la Flandoninque appelé aussi Cami Rouial, anciennement route qui allait de Saint-Germain-de-Calberte au Pont-de-Montvert. Tracé à la fin du XVIème siècle par les soins de l’abbé du Chaila, chef du parti catholique pendant les maudites guerres de Religion.
  • N°2 : celui de l’Oradou, tertre au N. de Saint-Germain (route n°9) à la Fare.
  • N°3 : celui de Calbertets (chemin de grande communication N°18) à Vernets.
  • N°4 : celui de Calbertetes à Cadoine.
  • N°5 : celui de la Coste à Nogaret.
  • N°6 : celui de Saint-Germain à la Bastide.
  • N°7 : celui des Moles (route de Saint-Jean-du-Gard) au Pied de Thonas.
  • N°8 : celui du Rouvier (chemin de grande commnication N°18) à Sainte-Croix.
  • N°9 : du Bernadou à Reynols.
  • N°10 : celui du Crémat (chemin N°18) aux Abrits et plusieurs autres petits chemins qui ne sont pas classés sillonnent la commune.
Deux drayes traversent aussi la commune du N. au S., en suivant la première les montagnes dites Sere di Mounmors et de Galta. La deuxième celle de Mounlon (ou Morelon - mot difficile à interpréter) et d’El Pradel. On remarque encore sur le penchant E. de Montmars et presque au sommet les trous d’une vielle route qui allait du Pont-de-Montvert à St-Etienne-Vallée-Française, appelée de nos jours Camiferat probablement parce qu’en certains endroits les rochers sont percés, ce qui indique le passage de cette route : elle passait par St-Clément, petit village à la limite de Saint-Martin-de-Lansuscle, dont il ne reste plus que quelques vestiges, entre autres les ruines d’une église dont on ignore la date de destruction.

Le territoire de la comune de Saint-Germain est généralement montagneux. La chaîne des Cévennes que l’on aperçoit à l’ouest (l’Aigoual) étend ses longs bras sur le pays. Comme d’ailleurs sur tout le reste de l’ancien Gévaudan. Les principaux monts sont: au Nord de la commune le Montmars ou Séré de Mounmars qui s’étend au Sud et forme sur le flanc de la montagne de Galta ou Lou Séré de Galta. Puis à l’E. et au S.E. en prenant ce chemin suivant le col es Leauppias opposé au chemin vicinal n°1 remarquable par la fin funeste de monsieur Giberne où il fut tué par une troupe de révolutionnaires en 1793, le mont Dos Lioupios et de St Pierre ou Lou Séré dès Lioupio et de Sen Peïle qui sépare la commune de Saint-Germain-de-Calberte de celle de Cassagnas canton de BARRE) (plus loin la montagne de Cabal Mort Lou Séré del Cabal Mourt qui sépare la commune de Saint-Germain-de-Calberte à celle de Saint-André-de-Lancize. Plus loin encore la montagne Montlong ou Lou Séré de Mounlon sur laquelle se trouve le plateau appelé Lou Plo dës Fourques, qui sépare la commune de Saint-Germain avec celle de Saint-Hilaire de Lavit.
Enfin il y a encore au S.O. de la commune une montagne ou Truc à 3 versants qu’on appelle Lou Séré dès très paroisses parce que chacun de ses flancs apparteint à une commune différente : l’un à la commune de Saint-Germain, l’autre à la commune de Sainte-Croix et la troisième à celle de Moissac. Quelques petits monticules ou collines mais qui n’ont pas de nom pour la plupart ne méritent pas d’être mentionnés : on y remarqu que le Truc de Mathes ou Lou Séré des Mates vis à vis le bourg de Saint-Germain et du sommet duquel on aperçoit presque toute la commune.

Indiquer enfin les cours d’eau, fontaines, marais, étangs ainsi que les plaines, les vallées, les forêts, les cavernes qui ont un nom particulier ou qui offrent quelque particularité digne de remarque.

L’état montagneux de la commune de Saint-Germain donne naissance à un très grand nombre de sources qui vont porter leurs eaux dans le Gardon dont deux branches coulent dans le territoire de cette commune. L’une de ces branches appelée Gardon de la Flandoninque prend sa source au col de l’Espinas au N. et se dirige vers le S. en divisant à peu près en deux parties égales des dépendances de Saint-Germain . Cette branche reçoit à Gourginis, gouffrée entre deux rochers, le Gardon de Saint-André-de-Lancize et prend à partir de ce gouffre le nom de Gardon de Saint-Germain. Le Gardon de la Flandoninque reçoit à sa droite les eaux des ruisseaux du Pont, du Comte, du Bancilion qui descendent tous les trois du Montmars et à sa gauche les ruisseaux de Nozières, de l’Hermès qui descendent tous les deux du Cabal Mort. A partir de Gourginis, le Gardon de Saint-Germain est alimenté à sa droite des ruisseaux de l’Escole vielle et des Coins (?) et sur sa rive gauche des ruisseaux de Cadoine qui porte ses eaux dans le Gardon de Saint-André : un espace de 3 Kms et celui du Pradel qui descendent tous les deux de Montlong. Après quitté la commune, il s’unit non loin de Négazes (Saint-Etienne) au Gardon de Saint-Martin-de-Lansuscle dont les tributaires sont sous ladite commune de Saint-Germain. A sa droite, le ruisseau de Reynols qui descend du Séré dès Très Paroisses à la gauche de celui de la bouteille qui vient du Montmars, il coule du N. au S. en séparant la commune de Saint-Germain à celle de Saint-Martin-de-Lansuscle.

Extrait du rapport de Monsieur Platon, instituteur à La Fare en 1862. En 1983, Monsieur Jean-Paul Platon a déposé les archives originales à la bibliothèque des Archives de la Lozère située à Mende.

Liens intéressants : historique du village - l’ancien hôpital - la vie au début du siècle (1900)



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